Après avoir dévoré tous les Fred Vargas, il y a quelques années, je me suis plongé dans la découverte d'une intégrale de Simenon. Celle des éditions Omnibus, Tout Simenon, comprend vingt-six volumes. A la lecture de cette oeuvre gigantesque par l'imagination prolifique de son auteur, elle-même aidée par une faculté peu commune d'écrire très vite, on comprend que Simenon ait tant séduit les metteurs en scènes, suscitant une telle quantité d'adaptations cinématographiques autres que les fameuses enquêtes du commissaire Maigret. Tout ne se lit pas avec le même bonheur mais, pour le moment, je ne m'en lasse pas.
Où on va, papa ?, de Jean-Louis Fournier, est le roman autobiographique d'un père confronté au handicap mental de ses deux fils, Mathieu et Thomas. Le texte est concis, lucide, magnifique, écrit sans pathos et avec une bonne dose d'humour noir, le tout servi comme un café très serré. Il accroche aux tripes longtemps. Ça ne me quitte plus. La presse a déjà largement parlé de ce livre, récompensé par le prix Femina en 2008.
Le goût de Séville se lit comme on déguste un bon rioja un soir d'été sur une terrasse. C'est une découverte littéraire de la ville à travers les récits d'auteurs qui y ont séjourné ou qui n'ont fait que la traverser au cours des siècles. De Théophile Gautier à Michel del Castillo, en passant par Federico García Lorca ou Pierre Louÿs, et beaucoup d'autres, tous témoignent de l'effet que cette ville a produit sur eux. Classés par thèmes (Voir Séville, Goûter Séville et Vivre Séville), chaque extrait débute par une brève présentation de l'auteur et s'achève par une petit note apportant des précisions souvent indispensables pour mieux cerner le sujet. En refermant ce livre, on ne rêve bien sûr que de partir à son tour à l'aventure avec un carnet de croquis à portée de main.
La terre des paysans de Raymond Depardon est un livre de photos justes et sensibles, prises durant plus de cinquante ans sur un monde de petites gens qui s'éteint peu à peu en silence, dans une indifférence qui me révolte, même si le ton de cet ouvrage n'est jamais militant. Des portraits formidables, âpres et magnifiques, et des paysages sans concession. Les photos et les textes se suffisent à eux-mêmes. Depardon est bien plus qu'un conteur du réel, c'est un passeur d'images et de mots, l'intelligence du regard.
Voilà, je laisse à quiconque en aurait envie le soin de parler de ses lectures du moment.
- "Tout Simenon" - Éditions Omnibus (26 volumes)
- "Où on va, papa ?" de Jean-Louis Fournier - Éditions Stock,
ISBN 978-2-234-06117-0 - "Le goût de Séville", textes réunis et présentés par Jean-Noël Mouret
Éditions le Mercure de France, ISBN 978-2-7152-2350-9 - "La terre des paysans" de Raymond Depardon - Éditions du Seuil,
ISBN 978-2-02-097631-2
3 commentaires:
Je crois que tu vas en abandonner quelques-uns lors de ta prochaine visite :p
Je m'y mets ce w-e !
As-tu vu les films de Depardon, sur le même sujet ?
Vargas, j'en ai lu et c'est pas mal mais je reste accroché à mes Sherlock Holmes (mais est-ce encore du policier ?). Simenon, et bien ça me fait toujours penser aux adaptations de Maigret à la télé. Un peu mou sans doute, du coup j'ai du mal à lire les romans, j'ai l'impression qu'il ne va pas se passer grand chose... ou alors je ne suis pas prêt pour le policier, le vrai.
Quand aux autres livres que tu lis, je ne les connais pas sauf Depardon, déjà cités dans Télérama, c'est peut-être celui qui me plairait le plus, je peux te l'emprunter ?
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