Claude-Éric Poiroux est le délégué général du festival Premiers Plans* d'Angers, dont c'est actuellement la vingt-deuxième édition. Du haut de sa silhouette d'échassier aux allures de dandy, il pose ostensiblement un regard aussi vertical et définitif qu'une bascule à Charlot sur la médiocrité du monde. Lorsqu'il se tait, son visage est l'expression du silence de l'amer. Voilà qui tombe bien : cette année, le festival consacre justement une rétrospective à Jean-Pierre Melville**.
Cette caricature date de l'an dernier (cette fois, il porte une fine moustache sur un trait de barbiche).
(*) Claude-Éric Poiroux est également directeur général d'Europa Cinemas, producteur, distributeur et exploitant de salles de cinéma.
(**) Des articles rendent tout de même justice à son action en faveur du cinéma d'auteur européen :
- Article sur le site de Ouest France (22.01.2010).
- Article sur le site de l'Humanité (19.01.2005).
- Voir également la vidéo d'un entretien avec Claude-Éric Poiroux sur le site du CNC (2008).
Claude-Éric Poiroux - Croquis numérique
Claude-Éric Poiroux - Digital sketch
16 commentaires:
Je ne connais pas ce personnage mais la technique est toujours aussi redoutable, une question tout de même, tu rehausses les blancs à l'ordi ou c'est de la réserve ?
Ah ! les manifestations angevines... Dans la première moitié des 90th, je suis venu assister la billetterie du festival d'Anjou (c'est ma boite qui fournissait le logiciel).
Angers m'a l'air d'être une ville culturellement active. Tu en profites beaucoup ?
Quant à l'œuvre elle-même, ben... comme francky (avec la même question sur les blancs, d'ailleurs) :)
On sent bien sont regard amer dont tu parles dans ta prose, ainsi que sa silhouette d'échassier.
Le choix de ta couleur froide renforce (jusque dans la couleur des liens) à juste titre ta description du personnage.
Encore une merveille technique de ta part.
Waouh...On le reconnait bien là!
De grandes oreilles: pour mieux écouter mes amis et ce nez, pour mieux renifler le Talent et la Générosité de toute son équipe, Non?
Bravo à toi Thierry, très juste ce dessin et encore Bravo et Merci au petit personnel sans qui le festival n'existerait pas...
Dommage de ne pas voir les " prison break " fini..du 12 janvier..
Magnifique, comme d'habitude.
Si j'ai bien compris, c'est un croquis numérique mais est-ce entièrement numérique ?... on a l'impression qu'il y a une base au crayon puis un retravail sur ordi...
Croquis numérique ? Du coup, ça répond à la question des blancs...
Il y a quelque chose qui m'impressionne beaucoup dans tes dessins, et celui-ci n'y fait pas exception, c'est l'extrême précision qui est apportée jusque dans les moindres détails. Tu ne fais pas 3 traits pour évoquer des cheveux, chaque cheveux est dessiné individuellement, qui passe devant l'un, derrière l'autre, avec l'éclairage adéquat qui le suit. Ça me laisse pantois.
Toujours aussi exceptionnellement baléze...
Un plaisir pour les yeux, c'est le degré d'exagération qui me ravit, quelle belle découverte (pour moi), encore !
PS : j'ai juste un p'tit souci avec les lunettes qui n'ont pas le même point de fuite (ce qui fait que le verre gauche est comme "suspendu"), mais ça c'est juste pour chipoter, hein ;)
Francky > Claude-Éric Poiroux est bien connu des festivaliers de Premiers Plans d'Angers, où on le voit souvent en compagnie de Jeanne Moreau. Il est aussi l'exploitant d'un cinéma d'art et d'essai de la ville (Les 400 coups), mais son rôle au sein du cinéma européen est sans doute plus grand encore.
Quant au dessin lui-même, il s'agit d'un croquis en noir et blanc, intégralement numérique, qui aurait dû me servir de base à une peinture initialement prévue pour être réalisée dans le même esprit que la caricature de Jeanne Moreau. J'ai ajouté quelques couleurs au croquis, dont le blanc, pour le poster tel qu'on le voit désormais.
FreZ > Je me trompe peut-être, mais Angers est une ville qui paraît culturellement moins active que Nantes ou Rennes, par exemple. Toutefois, tous les ans trois manifestations importantes rythment le calendrier : le festival de cinéma Premiers Plans à la fin du mois de janvier, puis effectivement le festival d'Anjou consacré au théâtre se déroulant en juin/juillet et, enfin, Les Accroche-Cœurs qui est un festival de spectacles de rue, en septembre. C'est à Premiers Plans que je me rends le plus volontiers.
Pour répondre à ton autre commentaire, les cheveux ne sont pas dessinés individuellement : ce ne sont que des trames plus ou moins denses dont la courbure est réglée suivant l'effet recherché. Certains effets de cheveux rebelles sont réalisés au moyen d'un simple coup de gomme, puisqu'une gomme numérique peut être particulièrement fine.
Toutefois, ce travail devient plus compliqué quand il s'agit de l'exécuter au stylo-bille sur papier. Dans ce cas, je travaille en réserve, les blancs du dessin correspondant au papier lui-même. C'est souvent un peu long...
Guillaume, Grand > Merci beaucoup.
Anonyme (1) > Entièrement d'accord avec toi pour ce qui concerne le personnel du festival qui accomplit chaque jour une véritable performance dans un état de pression permanente avec, en fin de compte, trop peu de considération. Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, une expo de portraits photograhiques était consacrée au personnel de Premiers Plans, dont une grosse partie est bénévole au moment du festival lui-même. A ce jour, il me semble que ce fut la seule manifestation lui rendant hommage, c'est dire...
Anonyme (2) > Je me remettrai sur la caricature de Michael Scofield ultérieurement. Pour l'instant, je laisse reposer. Et puis d'autres choses sont en cours...
Denis > Oui, c'est un travail uniquement numérique. Le rendu crayonné est juste l'effet produit par une brosse du logiciel.
Bodard > Sur la photo dont je me suis servi, les branches des lunettes sont pourtant bien ainsi, donnant effectivement l'impression qu'elles s'écartent en rejoignant les oreilles, ce qui doit donc être le cas... Comme tu le précises, c'est sans doute un détail, un petit pois (roux) dans la balance.
Cher Thierry, excuse mon silence prolongé de ces dernières semaines, qu'il est impossible de maintenir plus longtemps à la vue de tes récents travaux.
Eva Lunaba est superbe !
éloigné des écrans pour cause de boulot impossible, je redécouvre avec plaisir et surprise toutes vos nouvelle production aartistiques, vos portraits féminins plein de charme comme vos portraits-charges toujours aussi impeccables tant dans leur qualité technique que dans leur créativité. Grace à vous, n bon dimanche commence pour moi !!
Toujours fidèle au poste, Thierry mais souvent en silence, toujours j'admire.
Ah Premier Plans! J'ai de bons souvenirs de ce festival ou nous envoyait, chaque annee, la prepa CineSup de Nantes, ou j'ai fait mes etudes de cinema. A l'epoque c'etait un de nos profs qui faisait partie du comite s'occupant du festival, c'etait vraiment chouette, j'avais pu voir pleins de films de toutes epoques, decouvrir de belle perle inconnue comme "Looking by Anger" avec Richard Burton (qui m'a bien marque), des lectures de scenariis par les acteurs invites, j'aimais bien l'ambiance. Un peu comme celle du festival des 3 Continents (sauf qu'en plus les affiches du festival sont a tomber!) Outre le fait que , comme FreZ, je suis impressionne par la constante finesse et precision de ton trait (on dirait une gravure), merci pour cette bouffee de souvenirs angevine.:)
la lucidité s'accompagne de moments de souffrance et de grande solitude, dont le rendu sous ta pointe est plus qu'explicite ^^
Theb > Ta visite me fait toujours très plaisir.
Achdé > Votre gentillesse me touche autant que votre détour dominical par mon carton à dessins.
Larkéo > Merci beaucoup !
CharlieM > Il me plaît alors d'imaginer qu'on s'est peut-être croisés quelque part dans le centre des congrès d'Angers, ou dans une des salles où étaient projetés les films de la compétition ou d'une rétrospective. Quand on dit que le monde est petit (ce que j'ai peine à imaginer sachant où tu travailles)...
Lunaba > La bienveillance de ton commentaire pondère bien, je trouve, la charge de mon billet. Tu parles de solitude et de souffrance qui sont des états auxquels je n'aurais pas spontanément pensé à propos de Claude-Éric Poiroux. Cela vaudrait peut-être la peine, en effet, de chercher de ce côté-là...
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