C'était en plein mois d'août. Nous venions tout juste de rentrer de vacances quand le téléphone a sonné. Laurent Galmot, des éditions Vents d'Ouest, me parle d'un projet d'album collectif illustrant les chansons de Brassens, avec Blanc-Dumont, Ferrandez, Lax, Solé entre autres. À une quinzaine de jours du bouclage, un des auteurs a fait faux bond. Laurent me propose alors de prendre sa place au pied levé. Je n'hésite pas un instant, dis que je ferai de mon mieux. Deux planches, peut-être. Trois ? Allez, d'accord, va pour trois.
Oui, mais voilà : je n'ai jamais fait de bande-dessinée à ce niveau-là, gribouillant habituellement dans mon coin ou pour un petit fanzine que nous animions avec quelques copains. Et, tant qu'à faire, il ne reste alors plus que trois textes de Brassens disponibles pour cet album qui doit couvrir la période 1952-1955 du poète-chanteur, et quinze jours de travail... de nuit. En effet, la bande-dessinée a beau être une passion pour laquelle je finirai par donner un poumon, ce n'est pas mon métier.
Il s'agit d'une libre adaptation de la chanson Je me suis fait tout petit, puisque c'est sur elle que j'avais donc jeté mon dévolu. Je ne souhaitais pas y faire apparaître le grand Georges ou, du moins, utiliser son image comme caution morale au simple prétexte que j'avais l'immense privilège d'illustrer un de ses textes. Comme il chausse beaucoup plus grand que moi, le bougre, il était inconvenant et ridicule de chercher à me glisser dans ses habits, fussent-ils taillés dans ces trois pages. Tant que l'amour des monuments historiques n'oblige personne à entrer dans les ordres pour visiter Notre-Dame, la moindre des choses était encore de maintenir une distance respectable, dans tous les sens du terme (et de fait), entre le géant qu'il est et le puceron que je suis.
Néanmoins, pendant tout le temps qu'a duré l'élaboration des trois planches, j'ai toujours eu l'étrange impression d'être observé... voire surveillé. Cool, Georges, cool...
"Je me suis fait tout petit", in Brassens (album collectif), éditions Vents d'Ouest
7 commentaires:
J’ai lu, vu et touché les trois planches… encore une fois Thierry, tu es loin d’être un puceron… disons que chacun est un géant dans sa catégorie ;-)
Stéphanie a beaucoup de bol, j'aurai bien voulu voir ces planches de près. Il est où ce livre que je me le procure de suite ? Pour un auteur de BD c'est bien mieux que pas mal d'auteurs. Tu devrais faire un album.
Respect.
Stéphanie > Tu as sans doute raison. Au fond, on pourrait appeler ça le syndrome de Gulliver.
Saturnas > Je te l'assure : mes planches originales pour Brassens n'ont rien d'exceptionnel qui n'ait été reproduit dans l'album. Pour plus d'informations sur ce dernier, tu peux cliquer ici. Cela dit, il est probable qu'il soit difficile de se le procurer dorénavant car, à ma connaissance, il est épuisé. Sur le marché de l'occasion, peut-être...
Larkéo > Le mot est fort, mais jusque là tout va bien : j'ai les chevilles solides :).
Sympa de partager cette planche... belle ambiance... beaux clichés...
c'est vrai que ça donne envie de voir ses 2 soeurs.
Bravo petit scarabé, le maître a dû être fier de toi ;-)
C'est vrai qu'elles sont trés réussies ces planches...Petit scarabé à égalé le maitre et maintenant son devoir est de produire ses albums pour le plus grand plaisir de ses fans!!!
Cela fait longtemps que l'on attend thierry, fais nous partager ce bonheur,un peu de poésie dans ce monde de bruts, c'est un devoir avec un pareil talent...
On t'attend.
Valérie
Ps: ça te va bien petit scarabé...
Laurent > La deuxième planche a été postée aujourd'hui même. La troisième est pour bientôt.
Valérie > On verra, on verra... Quand donc parle-t-on de tes photos ?
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