mardi 31 mars 2009

Columbo

Peter Falk, alias ColumboCertes, Columbo l'a rendu célèbre, mais Peter Falk est également remarquable dans les films de John Cassavetes dont il fut l'un des acteurs fétiches (Husbands, A Woman under the influence...).

Peter Falk - croquis numérique, 24x30 cm
Peter Falk - digital sketch, 9"45x11"8

vendredi 27 mars 2009

Sur ma table de chevet

Tagué par Saturnas il y a quelques jours, reprenant lui-même la proposition de Dieudeschats, j'apporte mon petit maillon pour complèter cette chaîne de lectures. Juste avant le week-end, ça ne peut pas faire de mal.

Sur ma table de chevetAprès avoir dévoré tous les Fred Vargas, il y a quelques années, je me suis plongé dans la découverte d'une intégrale de Simenon. Celle des éditions Omnibus, Tout Simenon, comprend vingt-six volumes. A la lecture de cette oeuvre gigantesque par l'imagination prolifique de son auteur, elle-même aidée par une faculté peu commune d'écrire très vite, on comprend que Simenon ait tant séduit les metteurs en scènes, suscitant une telle quantité d'adaptations cinématographiques autres que les fameuses enquêtes du commissaire Maigret. Tout ne se lit pas avec le même bonheur mais, pour le moment, je ne m'en lasse pas.

Où on va, papa ?, de Jean-Louis Fournier, est le roman autobiographique d'un père confronté au handicap mental de ses deux fils, Mathieu et Thomas. Le texte est concis, lucide, magnifique, écrit sans pathos et avec une bonne dose d'humour noir, le tout servi comme un café très serré. Il accroche aux tripes longtemps. Ça ne me quitte plus. La presse a déjà largement parlé de ce livre, récompensé par le prix Femina en 2008.

Le goût de Séville se lit comme on déguste un bon rioja un soir d'été sur une terrasse. C'est une découverte littéraire de la ville à travers les récits d'auteurs qui y ont séjourné ou qui n'ont fait que la traverser au cours des siècles. De Théophile Gautier à Michel del Castillo, en passant par Federico García Lorca ou Pierre Louÿs, et beaucoup d'autres, tous témoignent de l'effet que cette ville a produit sur eux. Classés par thèmes (Voir Séville, Goûter Séville et Vivre Séville), chaque extrait débute par une brève présentation de l'auteur et s'achève par une petit note apportant des précisions souvent indispensables pour mieux cerner le sujet. En refermant ce livre, on ne rêve bien sûr que de partir à son tour à l'aventure avec un carnet de croquis à portée de main.

La terre des paysans de Raymond Depardon est un livre de photos justes et sensibles, prises durant plus de cinquante ans sur un monde de petites gens qui s'éteint peu à peu en silence, dans une indifférence qui me révolte, même si le ton de cet ouvrage n'est jamais militant. Des portraits formidables, âpres et magnifiques, et des paysages sans concession. Les photos et les textes se suffisent à eux-mêmes. Depardon est bien plus qu'un conteur du réel, c'est un passeur d'images et de mots, l'intelligence du regard.

Voilà, je laisse à quiconque en aurait envie le soin de parler de ses lectures du moment.

  • "Tout Simenon" - Éditions Omnibus (26 volumes)
  • "Où on va, papa ?" de Jean-Louis Fournier - Éditions Stock,
    ISBN 978-2-234-06117-0
  • "Le goût de Séville", textes réunis et présentés par Jean-Noël Mouret
    Éditions le Mercure de France, ISBN 978-2-7152-2350-9 
  • "La terre des paysans" de Raymond Depardon - Éditions du Seuil,
    ISBN 978-2-02-097631-2

mercredi 25 mars 2009

Dr. House (part. I)

Hugh Laurie - Dr. HouseUn bout d'essai que je reprendrai un plus tard.

Hugh Laurie - croquis numérique, 24x30 cm
Hugh Laurie - digital sketch, 9"45x11"8

mardi 24 mars 2009

Angers, rue Louis de Romain

Angers, rue louis de RomainAu premier étage du carrefour Rameau, deux puissants atlantes bordés de consoles monumentales se la jouent un peu, rivalisant d'efforts comme pour se convaincre eux-mêmes de leur numéro de lévitation minérale.
L'immeuble est bien visible au cœur de la ville, en partie grâce à cette démesure ornementale, ou à cause d'elle. Situé juste derrière le théâtre, on peut le soupçonner d'en avoir profité pour tirer opportunément à lui la couverture d'un mélodrame architectural au-delà des coulisses. L'entrée en scène des hommes-troncs, surpris au sortir de la douche dans une pantomime un poil démonstrative, s'est arrêtée pour toujours sur cet inévitable point d'orgue : les héros parviendront-ils encore longtemps à supporter le poids de l'édifice et celui des ans ?

Pourtant, dans la lueur irréelle d'un crépuscule de papier, un défaut du dessin fait accidentellement onduler l'imposante façade. Même s'il est à peine perceptible au premier regard, ce vacillement recouvre tout à coup ce que l'on voit aujourd'hui d'un léger voile d'incertitude à propos de ce qu'on ressentait hier. Ou inversement. On dirait qu'on a rêvé, juste un trouble passager. La posture des colosses de pierre n'en paraît que plus inconfortable.
On ne lève plus les yeux depuis longtemps pour contempler la vaine bravoure des atlantes et rire par avance du moment où une crampe finira bien par surprendre l'un d'eux, une mouche leur chatouiller le nez.
Il n'y a plus de phare désormais au quatrième étage, sa lumière ayant quitté la ville, portée par un vent de sud-est vers d'autres horizons. Où qu'elle se trouve, elle illumine encore et fait briller, comme elle l'a toujours fait, quiconque s'avance vers elle et qu'elle emplit de sa chaleur.

Acrylique aquarellée sur papier, 37.5x52 cm
Watered acrylic on paper, 14"76x20"47

dimanche 22 mars 2009

La salle d'attente (1/3)

La salle d'attente (storyboard)Un storyboard est le découpage dessiné d’un film, plan par plan, et généralement accompagné d’indications techniques pour la préparation du tournage. L'intérêt de cet exercice est qu'il ne tient pas lieu d'étude artistique en soi, mais de document de travail avant tout, et ne doit pas être une interprétation personnelle d'un scénario, mais l'aboutissement graphique d'une étroite collaboration entre le réalisateur et son storyboarder. Le réalisateur fournit les indications nécessaires au storyboarder, que ce dernier retranscrit ensuite au moyen de dessins commentés, tout en respectant le déroulement linéaire du scénario.
Au mois de janvier 2005, le court métrage La salle d'attente d'Éric Sourice était projeté pour la première fois sur grand écran lors du Festival Premiers Plans d'Angers. Dans le catalogue du festival, on pouvait en lire ce résumé : Éric se trouve retenu par des personnages bizarres dans la salle d'attente d'un médecin qui ne vient jamais. Parviendra-t-il à s'enfuir ?

La salle d'attente (storyboard)Deux années de travail avaient ainsi été réduites à une vingtaine de mots dans le catalogue. Deux ans plus tôt, en effet, Éric m'avait proposé de réaliser le storyboard de La salle d'attente dont une première version aboutie du scénario était exploitable. Au cours de nos multiples réunions de préparation, j'ai pu mesurer à quel point ce projet lui tenait à coeur tant il lui consacrait d'énergie.

La salle d'attente (storyboard)Initialement, ce court devait être tourné en studio. Les éléments escamotables du décor auraient facilité les mouvements de la caméra et autorisé des cadrages particuliers. Comme, par exemple, de filmer de dos des personnages assis contre un mur. Mais l'idée d'un tournage en studio a dû être abandonnée au profit d'un décor naturel, très différent de celui que nous avions d'abord imaginé. L'écriture du scénario a dû être remaniée à son tour. Le format de pellicule a lui-même été négocié plusieurs fois avant qu'un tournage en 35mm soit confirmé. Tous ces aléas, survenus petit à petit durant la préparation du projet, ont eu leur part d'incidence réelle sur le storyboard que nous élaborions au fur et à mesure. Néanmoins, il fallait continuer d'avancer.

La salle d'attente (storyboard)Les quelques pages du storyboard présenté ici sont extraites de la première version conçue pour un décor de studio. Éric souhaitait une pièce exigüe, réduisant volontairement la distance entre les personnages. C'est également la version dont le dessin est le plus abouti, celle qu'il a utilisée pour rencontrer des producteurs, ainsi que les différentes instances locales et régionales susceptibles de contribuer au projet. L'intérêt du storyboard, dans ce cas, est de montrer un peu plus de choses que n'en décrit le scénario. Cette simulation sur papier permet donc facilement, pour n'importe qui, d'entrer dans l'univers du réalisateur et comprendre rapidement son projet.

La salle d'attente (storyboard)La physionomie des personnages a été une totale improvisation car, les comédiens n'ayant pas encore été choisis à cette étape du projet, il était impossible que je m'inspire des visages qui les incarneraient. Nous nous doutions seulement qu'ils seraient très différents de leur double de papier. Nous ne pensions pas si bien dire.

La salle d'attente (storyboard)A suivre...

"La salle d'attente" - Extrait du storyboard - Stylo bille et graphite sur papier, 21x29.7 cm
"The waiting room" - Storyboard - Ballpoint pen and graphite on paper, 8"26x11"7

jeudi 19 mars 2009

Brothers and sister

Brothers and sisterIl m'arrive souvent de penser à eux, qui ont probablement bien changé depuis tout ce temps.

Acrylique sur papier, 40.7x14 cm
Acrylic on paper, 16"x5"5

vendredi 13 mars 2009

Malvern #01

Malvern, entrée47°32'18 nord, 2°52'18 ouest. De grands boucliers, posés sur la crête d'un haut talus, à l'entrée d'Arzon dans la presqu'île de Rhuys, signalent l'arrivée imminente sur les lieux. Selon qu'on est un simple curieux interpelé par cette enseigne guerrière et incongrue, amateur d'heroic fantasy ou adepte des pistes de danse, il existe au moins trois bonnes raisons d'aller y faire un tour quand on est de passage dans la région. Malvern est une discothèque avant tout.
Bien avant que j'intervienne sur ce projet, une équipe d'architectes en avait déjà organisé les espaces, defini les volumes et dessiné les plans. Le projet comprend trois salles, ainsi que deux mezzanines, et peut accueillir un peu plus de 900 personnes.
Il était grand temps néanmoins de donner à l'ensemble le caractère qui lui manquait encore. Et tenir compte d'une implantation en secteur sensible entre une zone résidentielle et un site classé.
Pour quiconque aime le spectacle, un décor est souvent associé à un arrière-plan éphémère dans le cadre de l'image ou de la scène. Là, le maître d'ouvrage voulait du solide pour durer, du cinéma grandeur nature en quelque sorte. Pierre de granit et bois de chêne.

Malvern, salle 1Malvern, vue de la salle 1 - Graphite sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, view of room 1 - Graphite on tracing paper, 11"69 x 16"53


On dit souvent qu'un dessin résume efficacement un long discours. Si tel est bien le cas, la quantité de croquis, détails, vues d'ensemble et plans en tous genres produite à cette occasion aurait probablement permis d'écrire une saga médiévale en douze volumes. Toutes ces recherches ont été rassemblées dans un grand carnet remis à toutes les entreprises, afin qu'elles puissent s'immerger à leur tour dans cette aventure, condition indispensable pour la mener à bien. Ainsi, très naturellement, ce carnet est devenu le document de référence du chantier. Et tous les artisans, dont plusieurs d'entre eux intervenaient régulièrement sur des monuments historiques, se sont volontiers laissés prendre au jeu.

Malvern, croquis d'étude pour l'entrée et le vestiaireMalvern, croquis d'étude pour l'entrée et le vestiaire - Graphite sur papier , 21 x 29.7 cm
Malvern, sketches for study of the entrance hall and locker room - Graphite on paper, 8"27 x 11"69


Les croquis sont à la base de toutes les recherches. Ils ont été réalisés pour partie au cours de visites (la Cohue à Vannes, par exemple), lors de visonnages de films dont les décors pouvaient être source d'inspiration, et pour partie au cours de nombreuses heures passées en bibliothèque à consulter des ouvrages d'architecture. Puis, d'autres croquis ont été dessinés pour tenter d'assembler les précédents entre eux, et atteindre une cohérence des cheminements possibles d'un visiteur en un tel lieu, ponctués d'effets de surprise. De cette masse documentaire, nous pouvions faire des choix de scénarios visuels que je pouvais alors intégrer dans des vues d'ensemble avant d'entreprendre les plans des décors à l'échelle. Peu à peu, une histoire prenait forme.

Malvern, élévation extérieure nord-estMalvern, élévation extérieure nord-est - Encre sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, north-east outside elevation - Ink on tracing paper, 11"69 x 16"53


A suivre...

mercredi 4 mars 2009

Cheza

Cheza Elle ne le sait pas encore, ou alors elle s'en fiche, mais il n'est pas rare que les gens se retournent sur son passage. De l'avis de tous, Cheza est belle.

Croquis numérique
Digital sketch