vendredi 24 avril 2009

La ballade de Lucifuge (1/8)

La ballade de Lucifuge (Le Diable - Éd. Vents d'Ouest)Bien longtemps après la parution de La ballade de Lucifuge dans un album collectif rassemblant quelques histoires courtes sur le thème du Diable, j'ai découvert par hasard une citation de Hans Christian Andersen pour le moins troublante : "Il y a une vieille légende à propos d'un saint qui devait choisir un des sept péchés capitaux ; il choisit celui qui lui parut le moins grave, l'ivrognerie, et avec celui-là il commit les six autres péchés". On est ainsi parfois obligé de se délester de quelques illusions en cours de route, dont celle de l'originalité à laquelle j'ai eu la naïveté de croire. Cela valait bien un préambule en forme d'erratum. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que l'universalité du sujet ait des origines plus anciennes encore, mais il m'aurait semblé opportun, à l'époque, de commencer par rendre à César ce qui lui revenait de plein droit. Merci, Monsieur Andersen.
Il ne s'agit donc là que d'une simple adaptation.

A suivre...

"La ballade de Lucifuge", scénario de Mathieu Gallié, in "Le Diable"(album collectif), éditions Vents d'Ouest - ISBN 2 86967 249 7

lundi 20 avril 2009

OSS 117

Jean DujardinJean Dujardin, dans le rôle d'OSS 117, alias Hubert Bonisseur de la Bath (époque René Coty). Bon, c'est un point de départ...

Jean Dujardin - croquis numérique, 24x30 cm
Jean Dujardin - digital sketch, 9"45x11"8

jeudi 16 avril 2009

La salle d'attente (2/3)

La salle d'attente Cette nouvelle version du storyboard est très différente de la précédente. J'avais prévenu.
Tout d'abord, le dessin y est plus sommaire, l'efficacité de l'image l'emportant sur sa qualité artistique. Après tout, mon rôle n'était pas de me substituer au chef opérateur, ni d'en limiter les propositions. Ensuite, cette version a été réalisée à un moment où le projet subissait quelques aléas de parcours, comme il en survient fréquemment dans cette industrie.
A ce moment-là, en effet, il devenait de plus en plus difficile d'envisager un tournage en 35mm. Éric Sourice commençait donc à réfléchir à une solution en 16mm, sans toutefois s'y résigner. Par ailleurs, l'impossibilité d'un tournage en studio étant désormais acquise, il fallait envisager un décor naturel. Or, outre qu'elle devait figurer une salle d'attente de cabinet médical vraisemblable à l'écran, il fallait que la pièce choisie ait des murs assez distants les uns des autres (on ne pouvait plus les démonter) afin de ne pas gêner les mouvements de la caméra autour des comédiens. Le lieu de tournage lui-même devait être suffisamment vaste pour y loger toute une équipe technique, avec une loge pour les costumes et le maquillage.

La salle d'attenteDes âmes généreuses et conciliantes se sont heureusement chargées de simplifier cette tâche en prêtant spontanément leur appartement, en plein centre ville. Lequel, après un repérage rapide, offrait toutes les qualités requises.
Tout cela a eu pour incidence immédiate de nous amener à repenser chaque plan en tenant compte de la nouvelle géographie du décor. Par précaution, puisque cela nous obligerait à reconsidérer tous les cadres, j'en ai aussi profité pour réduire la largeur des vignettes figurant dans le storyboard. Passer de 35mm à 16mm s'avère finalement plus difficile que l'inverse.

La salle d'attenteDans le même temps, Éric commençait à rencontrer les comédiens qui incarneraient les différents rôles, et constituait peu à peu son équipe technique, issue de la Femis.

A suivre...

"La salle d'attente" - Extrait du storyboard - Stylo bille sur papier, 21x29.7 cm
"The waiting room" - Storyboard - Ballpoint pen on paper, 8"26x11"7

samedi 11 avril 2009

La sieste #02

La sieste Juste la caresse du crayon sur la feuille de papier.

Détail - Graphite sur papier, 24x32 cm
Detail - Graphite on paper, 9"45x12"6

vendredi 10 avril 2009

Et si on créait une pochette d'album imaginaire ?

Distinguer l'un de l'autre - Pietro AldobrandiniIl s'agit encore d'un tag venant, cette fois, de Stéphanie. En voici la procédure :

  1. On va sur Wikipédia, on clique sur "Un article au hasard" et le premier article qui s'affiche donne le nom de l’artiste ou du groupe.
  2. On va sur la page des citations (Wikiquote, on clique sur "Page au hasard" et les derniers mots de la dernière citation de la page seront le titre de l’album.
  3. On va sur Flickr, on clique sur "Explorer" et la photo présentée sera la pochette de l’album.
C'est ainsi qu'à partir du nom d'un cardinal italien (si, si), de quelques mots extraits d'une citation de George Orwell, dans La ferme des animaux, et d'une photo de Sator Arepo, intitulée And the ship sails on, j'ai bricolé cette sorte de cadavre exquis visuel.
Le plus drôle maintenant, c'est que je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que pourrait être la musique interprétée par son Éminence, au banjo ou à la clarinette, accompagnée par son groupe, les Rats Singers, dans un cabaret enfumé du port d'Istanbul.
Chauffe Pietro !

mercredi 8 avril 2009

Malvern #02

Malvern, salle 2Malvern, vue de la salle 2 - Crayon sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, view of room 2 - Graphite on tracing paper, 11"69 x 16"


Il y a trois escaliers menant aux mezzanines. Aucun d'eux ne pouvait ressembler à un escalier ordinaire, ne remplir que le rôle d'une banale voie de circulation. Deux se trouvent dans la deuxième salle. L'un, en pierre, est partiellement fermé par une grille au rez-de-chaussée, de sorte qu'en l'empruntant on est tout à la fois dans un passage et en prison durant un court instant.

Malvern, salle 2 (détail)Malvern, vue de la salle 2 (détail) - Crayon sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, view of room 2 (detail) - Graphite on tracing paper, 11"69 x 16"
 

L'autre escalier est une vis en bois massif.

Malvern, salle 2 (détail)Malvern, vue de la salle 2 (détail) - Crayon sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, view of room 2 (detail) - Graphite on tracing paper, 11"69 x 16"
 

L'escalier de la grande salle (salle 1) devait initialement être fermé par des murs formant une cage aveugle. De larges fissures y ont été ouvertes afin que le visiteur bénéficie d'un point de vue insolite vers la piste de danse lorsqu'il passe d'un niveau à l'autre. Il est toujours intéressant, en effet, de ne jamais perdre de vue les repères que sont, par rapport à l'endroit où l'on se trouve, le lieu d'où l'on vient et celui vers lequel on se dirige.

Malvern, croquis de l'escalier de la salle 1Malvern, escalier de la salle 1 - Crayon sur papier, 29.7 x 42 cm
Malvern, Room 1 staircase - Graphite on paper, 11"69 x 16"53
 

Parmi les contraintes qui se sont imposées en cours de route, celle d'y intégrer l'encombrant volume des canons de basses et diverses machineries produisant mousse et fumées, a fait l'objet de nombreuses études. L'idée bien incongrue de soupiraux fermés par des grilles était finalement la plus pertinente, de même que celle d'un faux éboulis de pierres recouvrant le tout.

Malvern, escalier de la salle 1Malvern, escalier de la salle 1 - Encre sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, Room 1 staircase - Ink on tracing paper, 11"69 x 16"53
 

Au sommet de cet escalier, un faisceau de belles poutres domine la salle. Comme les pierres de granit servant de parement, bosselées pour les murs ou semillées pour les soubassements, ces pièces de bois faisaient partie de lots de matériaux de récupération achetés pour les besoins du chantier. Cette patine d'origine garantie, faite de lichens sur les pierres et de balafres d'efforts dans les poutres, marques du temps et du passage des hommes, a quelque peu semé le trouble dans l'esprit des premiers invités, le soir de l'inauguration, qui entraient à leur tour dans cette histoire hors d'âge imaginée pour eux.
 
Malvern, escalier de la salle 1
Malvern, escalier de la salle 1 - Encre sur papier calque, 29.7 x 42 cm
Malvern, Room 1 staircase - Ink on tracing paper, 11"69 x 16"
 

Dans le ventre du bâtiment, on ne peut avoir qu'une perception fragmentaire des choses à cause de la presque pénombre, la promiscuité des corps saccadés en rythme, les éclairs mouvants des projecteurs lèchant indifféremment la sueur et la pierre. A cause de la disposition des volumes, aussi. Malgré tout, où que l'on se trouve, les yeux voient peu à peu surgir ça et là toute cette quantité de détails disposés opportunément, des plus petits aux plus gros. Dès l'entrée, Malvern impose sa présence. En faire le tour devient alors presque un jeu d'aventures... sous un déluge de décibels, évidemment.

A suivre...